13 Déc 2022
340 Views
3 0

Guérie des angoisses

Ecrit par

J’ai fait une phobie scolaire un mois après ma rentrée en classe de seconde. J’avais 15 ans. Un lundi matin, je me suis réveillée avec la boule au ventre et l’envie de vomir, sans comprendre pourquoi. Plus j’approchais des salles de classe, plus je me sentais mal. J’ai été obligée de rentrer à la maison où tous mes symptômes ont disparu.

Ça a duré plusieurs jours. Je faisais des allers-retours entre la maison et le lycée, sans pouvoir aller en cours. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Il ne s’était rien passé pour que je me sente comme ça. Je m’entendais bien avec les gens de ma classe, j’avais des copines et j’étais plutôt bonne élève. Mais une peur irrationnelle avait soudainement pris le contrôle de ma vie. J’ai été obligée de faire des cours par correspondance puisque je n’étais plus capable d’aller au lycée. Je suis allée consulter un psychologue qui m’a dit lors de notre tout premier entretien :

 

« Vous savez Maëva, les gens comme vous si on ne les hospitalise pas, ils restent seuls chez eux dans le noir, et ils ne sortent plus. »

 

Ça m’a terrorisée. D’abord parce que je n’arrivais déjà plus à sortir de chez moi, et parce qu’il parlait de m’hospitaliser en psychiatrie. Mais je n’étais pas folle ! J’ai passé l’année scolaire à la maison à faire des cours par correspondance, puisqu’il m’était inconcevable d’être hospitalisée ! Quand j’entendais ce mot, je m’imaginais couchée dans un lit, intubée de partout. Je ne comprenais pas pourquoi on me parlait de ça. Je n’étais pas malade.

Mais à la fin de l’année, je n’en pouvais plus d’être seule et de ne plus sortir. Je n’avais aucune autre solution, alors j’ai accepté la proposition du psychologue en désespoir de cause. 

J’ai été hospitalisée deux ans dans une clinique près de Grenoble. Le pôle « Soins-Études » me permettait de poursuivre mon parcours scolaire normalement dans des classes d’une quinzaine d’élèves eux aussi hospitalisés, tout en étant suivie par une équipe médicale. Je restais là-bas la semaine, et je rentrais chez moi le week-end.

La première année a été un formidable tremplin. J’ai rencontré des jeunes qui vivaient les mêmes difficultés que moi. J’ai retrouvé une vie sociale, des amis, et j’ai eu l’impression de remonter doucement la pente. Mais la deuxième année a été un véritable cauchemar. J’avais réussi à reprendre le chemin des cours mais j’ai commencé à avoir peur de tout : vomir, aller en ville, prendre les transports en commun, manger et dormir ailleurs que chez moi. Tout était une épreuve : un rendez-vous, une heure de conduite, un examen en cours. Je voyais chaque petite chose de ma journée comme une barrière à franchir, et tant que la chose en question n’était pas passée, j’étais incapable de me projeter plus loin. J’avais 16 ans et l’impression d’avoir déjà vécu toute une vie. J’étais fatiguée de vivre, je n’en pouvais plus de me battre contre mes angoisses.

Un soir, nous étions en train de regarder un film avec les jeunes et j’ai senti la crise d’angoisse arriver. Elle était tellement forte que j’ai eu l’impression que rien n’avait changé depuis la toute première que j’avais faite. Je sentais l’angoisse comme une boule sur mon estomac qui me donnait envie de vomir. En attendant de pouvoir parler avec un infirmier, j’ai téléphoné à ma mère qui savait toujours comment me rassurer. Mais ce soir-là, après avoir raccroché, je ne me sentais pas mieux. J’avais toujours cette sensation désagréable sur mon estomac et ce mal-être insupportable. 

Puis d’un coup, sans raison apparente, j’ai senti cette boule sur mon estomac devenir légère, remonter le long de ma gorge et s’évaporer comme si elle sortait de moi. Tout est subitement redevenu normal, je n’étais plus angoissée et je n’avais plus rien. Au même moment, une évidence s’est imposée à moi, comme si quelqu’un me la soufflait à l’oreille. J’ai attrapé mon téléphone en étant sûre de la réponse avant même de lui poser la question.

 

« Papa, est-ce que tu viens de prier pour moi, à l’instant ? » 

 

Il m’a répondu : « Oui, pourquoi ? », et ça a tout remis en question. Toute l’idée que je me faisais de la vie et de Dieu. J’avais entendu parler de Jésus quand j’étais petite par mon père et ma grand-mère et je disais moi-même croire en Dieu. Mais pour moi, Dieu était quelqu’un de loin qui ne pouvait rien faire pour nous. J’étais en train de réaliser qu’Il était peut-être plus proche de moi que ce que je pensais.

Alors un soir, j’ai ouvert le Nouveau Testament qui était posé au-dessus de mon lit et je me suis mise à lire. C’était d’abord par curiosité, mais c’est comme ça que j’ai commencé à avoir la foi. J’ai été touchée par ce Jésus qui a aimé les gens sans condition, qui a guéri les malades et délivré ceux qui étaient tourmentés. Moi aussi, je voulais qu’il me guérisse. En lisant l’histoire de Jésus, j’ai aussi compris ce que c’était que le péché. Ce n’était pas quelque chose de dépassé, qui datait de l’époque de mes grands-parents, contrairement à ce que je croyais. Mais c’était bien d’actualité et c’était précisément ce qui me séparait de Dieu. Alors j’ai compris que j’avais un choix à faire : continuer de vivre ma vie comme bon me semblait ou changer, me repentir en renonçant à faire ce qui ne plaisait pas à Dieu pour commencer une nouvelle vie avec Lui. C’est ce que j’ai choisi.

Un jour où j’étais seule, j’ai fermé la porte de ma chambre et j’ai parlé à Dieu en étant convaincue que puisque Jésus était ressuscité trois jours après avoir été crucifié, alors il était bien vivant et il m’entendait. Il pouvait faire quelque chose pour moi. Je lui ai demandé pardon pour le mal que j’avais fait avec la ferme intention de ne plus recommencer et je lui ai demandé de me délivrer de mes peurs et de me donner un nouveau départ. C’est ce qu’il a fait.

Quelque temps plus tard, je me suis réveillée en me sentant bien, chose que je n’avais pas ressenti depuis des années. J’avais l’habitude de me sentir mal tout le temps. Au cours de l’année, j’ai passé mon permis et mon bac sans angoisse alors que j’avais toujours cru que ça me serait impossible. 

Puis, après deux ans d’hospitalisation, je suis sortie de cette clinique et je suis allée à la fac en redécouvrant ce que c’était que de faire une rentrée des classes avec un stress normal. Dans le cadre de mes cours, j’ai dû faire un exposé devant 50 personnes et c’était un énorme défi. Quatre ans en arrière, je n’arrivais plus à être dans une salle parce que le regard des gens m’angoissait, alors de là à prendre la parole pour que tout le monde me regarde, c’était impensable. Mais j’ai demandé à Jésus de m’aider et le jour J, j’ai fait cet exposé comme si je n’avais jamais eu de phobie.

Alors j’ai commencé à raconter à ma famille et mes amis ce que Jésus a fait pour moi. J’ai décidé de me faire baptiser, j’ai reçu le Saint-Esprit et ma vie a complètement changé. Avec d’autres jeunes dont Jésus a aussi transformé la vie, j’ai parcouru les routes de France et de Suisse pour raconter mon témoignage devant des centaines et des milliers de personnes. La toute première fois, c’était lors d’un gros rassemblement de 2000 jeunes !

Parallèlement, j’ai commencé à travailler en tant qu’assistante d’éducation, un comble pour une ancienne phobique scolaire !

Puis je suis partie trois mois au Danemark faire une école de formation à la vie de disciples où j’ai été confrontée à tout ce qui me faisait peur avant : voyager, rencontrer de nouvelles personnes, parler anglais, et me retrouver face à un tas de situations imprévues. Et ça a été la meilleure expérience de ma vie !

 

La Bible dit vraie : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées; voici toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5.17)

 

Aujourd’hui, je suis complètement guérie, je n’ai plus aucune angoisse. Quand je raconte mon histoire, j’ai l’impression de raconter celle de quelqu’un d’autre. Moi qui me sentais fatiguée de vivre, c’est comme si j’avais recommencé ma vie à zéro. Maintenant, je vis pour Jésus. Comme les premiers Chrétiens, je partage la bonne nouvelle de Jésus-Christ, je prie pour les malades, je chasse les démons. Je ne suis plus du tout la même, Jésus m’a complètement restaurée et ce qu’il a fait pour moi, il veut aussi le faire pour toi.

 

Si tu veux en savoir plus sur mon histoire, j’ai écrit un livre dans lequel je raconte en détail mon parcours : Mémoires d’une angoissée, guérie d’une phobie scolaire”.

 

Catégorie(s) d'article :
Guérison

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *